mardi 2 avril 2019

Obsédé textuel

c'était la ville, c'était nos corps
j'ai oublié les saisons, les années ont trépassées
tu voulais être ma princesse
j'étais celui qui rêvait de tirer des reines
obsédé sexuel nullement victime de la modestie
je me persuadais que les mots effaceraient les maux, m'emmèneraient tout en haut
mais haut et court c'est moi pendu aux lèvres du destin
attendant en vain le mot magique qui ferait basculer une existence d'échecs amateurs
et mes échecs
ne retentissent même pas
et mes échecs ne retentissent même pas

c'était la ville, c'était nos corps
j'ai oublié les saisons, les années ont trépassées
tu voulais être ma princesse
j'étais celui qui rêvait de tirer des reines
je courrais au galop à la catastrophe
tu tirais sur les rênes,
tu me voyais déjà finir dans le mur
tu savais que la galette c'est pour les rois, pas pour les fous
Tour à tour, sur l'échiquier de la vie les pions s'effondrent sans encaisser les chèques
et mes échecs
ne retentissent même pas
et mes échecs ne retentissent même pas

c'était la ville, c'était nos corps
j'ai oublié les saisons, les années ont trépassées
tu voulais être ma princesse
j'étais celui qui rêvait de tirer des reines
les types comme moi s'affranchissent de la réalité
pour ne pas avoir se regarder dans ce miroir aux alouettes qu'on nomme inconscience
il y a en nous ce besoin de rêver de choses insensées pour transcender nos noires misères
nos yeux saignent dès que nos paupières se lèvent, chaque aube nouvelle annonce
la captivité d'un jour supplémentaire pour nos âmes meurtries
et chacun de nos pas traduit un besoin de fuite que nous étouffons souvent
dans de l'alcool et de la drogue pour ne plus entendre les cris qui vrillent nos cerveaux
peu de gens peuvent appréhender l'immensité des plaines où déambulent nos solitudes
et l'amour ne change rien ! Perverses maniaqueries, macabres décalcomanies,
je n'ai trouvé le repos auprès d'aucune de ces peaux merveilleuses sur lesquelles
j'ai collé mes cicatrices, en vérité, je te le dis,
je m'éteins dans la symphonie obscure d'une lutte à mort contre mes démons
et toi, femme magnifique, à jamais mon objet textuel
j'imagine que tu ries

et mes échecs ne retentissent même pas















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