mardi 13 janvier 2015

Inquiétude grandissante du poète face à la folie d’un sanguinaire monde

Il me faudrait peut-être une petite mitraillette à moi aussi
                        Pour sortir dans la rue et tirer sur la foule
Et le bleu des uniformes
Ou sur mon voisin qui a une femme qui me fait envie
                        Ou sur ce type qui me fait une queue de poisson
                                                Sur la morne autouroute

Mais flinguer au hasard, c’est mieux
            Peut-être qu’une balle perdue irait se perdre dans le crane
                        D’un violeur d’enfant et je pourrais justifier
Mes actes, m’investir d’un divin pouvoir de justicier

ou bien ferais-je voler en éclat le crâne de celui
                                    Qui ne pense pas comme moi
c’est aussi bien, la difference est toujours coupable

            Et peut-être tuerais-je de souriantes demoiselles
                        aux boucles d’or sous de jolis chapeaux
                        juste parce que je sais qu’elles se refuseraient
à moi si je le leur demandais

et finalement
je pourrais finir par assassiner mon frère, ma soeur, mon père, ma mere
                        Et un million d’êtres humains
Et quelques chats
Et quelques chiens que je prétendrais libérer
 puisqu’ils ne finiraient pas
disséqués dans un charmant laboratoire
                                    pharmaceutique

            Oui, il me faudrait peut-être une petite mitraillette
                                    Légère, maniable, terriblement efficace

Et quelqu’un ou quelque choses à detester comme excuse,
                        Un zest de haine comme justification
            Et je finirai par faire couler un ocean de sang
                                    Jusqu’à noyer les villes et les espoirs
                                    Jusqu’à ce que mes épaules craquent sous le poids
                                    Des morts

                                    Puis les tireurs d’élites me crucifieraient de leurs brulantes
Et vengeresses balles et nul n’oserait plus prendre le silence des Dieux
                                                 Pour de la sagesse

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