samedi 22 juin 2024

Corps froid sur une table d'autopsie

mon cerveau pense souvent au cul, jamais avec toi
mon cerveau pense souvent à toi, pas toujours en bien
mon cœur, lui, songe à l'amour, mon cœur parfois, ça lui manque de battre

et la nuit, dans ces rêves étranges dont je ne me souviens jamais, je sais bien que je te supplie
je sais bien que je rampe et dis des mots comme appelle-moi mon amour, je t'en prie, appelle-moi
puis les paupières se relèvent et la réalité reprend ses droits, l'argent achète les gens, l'amour et le cul
tout est mensonges et manipulations, douloureux et traitre se révèle le
cheminement qui ne mène qu'à la putréfaction finale
(rien n'illustre mieux l'agonie que la disparition de la beauté dans
les bras du temps)
de tout ce qui était beau ne reste qu'un cadavre que je ne déterre plus 
ta victoire était à prévoir
depuis toujours,
Je suis un vilain petit canard qui ne sera jamais cygne, 

les digues se brisent, les masques sont depuis longtemps à terre
quelqu'un m'a égaré sur le chemin, les plans de Dieu me semblent étonnamment imparfaits en
ce qui me concerne, (je suis le plan cul que Dieu n 'a jamais rappelé), longtemps j'ai cru en Lui, cela
exigeait moins d'effort que de croire en moi, puis j'ai finit par comprendre que l'inverse n'était pas vrai, Lui
aussi je l'ai déçu, 
je suis doué pour décevoir

Pour occuper mon désir inassouvi de chair
je revois la brune minuscule, chez elle un jour de pâques, ma queue dans sa bouche demandeuse et son
doigt
qui caresse mon anus, merveille si docile - je fais ce que les hommes me disent de faire - dira-t-elle
il m'en faut plus des comme elles
infidèles et alcooliques mais tellement belles, leurs ongles griffent quand on sait les prendre

J
e boxe avec les mots car la page blanche est le ring où je
trouve enfin
le courage de
m'
affronter,
dans ma tête, l'image de mon corps froid allongé sur la table du légiste
je finirai sans doute ainsi, dans une morgue en compagnie de quelqu'un qui se demandera si cela
vaut la peine de m'autopsier, espérons que ce soit une femme alcoolique

cette vision de ma fin me pousse à me demander si la brune avec ses seins énormes - celle qui dit je vais te
raconter
mais ne raconte jamais rien - voudrait baiser avec
moi dans une morgue ?
sans doute que oui, à condition que je pare son cou d'un joli collier de chienne
(elle aime le cuir, mais je le choisirai en velours rouge sombre)
je songe à ses promesses non tenues, je devrais cingler son cul jusqu'au sang, elle en
redemanderai

Ô femmes,
incroyables beautés aux coeurs couturés
ne venez pas me dire que vous m'aimez, ne venez pas avec l'idée de me sauver
je ne veux plus de raisons de me mentir à moi-même
mais parlez-moi de ce qui a brisé vos âmes
                            je suis celui qui peut lécher vos plaies où vos seins
celui qui réduira vos fractures, et
puisqu'à chaque fois, il y a un prix à payer, celui que vous abandonnerez une fois réparées
soyez-donc cette mort intérieure de laquelle ressuscite mon gout pour la vie

dans mon coeur, soyez la balle perdue qui se loge-là













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