samedi 15 février 2020

Une année j'ai eu 32 ans et j'ai cru que j'allais réussir ma vie

Je devais venir vivre sur Paris et j'étais en train de préparer mon arrivée avec des amis en terrasse et
l'un d'eux était venu avec sa soeur, une trentenaire canon, brune, du sang russe, elle bossait avec des mecs haut de gamme m'expliquait-elle et elle aimait leur manière de savoir et de prendre ce qu'ils voulaient et je comprenais à demi-mot des partouzes lors de séminaires dans des îles mais peut-être était-ce mon imagination et rien d'autre quoiqu'il en soit elle disait aimait s'amuser et quand elle en parlait,
elle m'excitait, 
je voyais bien dans ses yeux qu'elle était folle au fond, que quelque chose la brûlait derrière les sourires et ce n'était pas  que la soif de queues, 
bien sur je l'adorais déjà, il n'existe pas de femmes normales mais celles qui prétendent l'être sont
les plus ennuyeuses comme le sont tous les êtres qui étouffent et refoulent leurs secrets et inavouables
désirs 
je savais qu'il ne fallait pas l'aimer, elle était de celles qui consument les hommes mais j'aimais le risque qu'elle représentait et elle était drôle et pas prétentieuse, si elle confessait un faible pour ceux qui réussissent c'était surtout la force nécessaire pour réussir  combinée à l'absence de peur et de remords qui la faisait mouiller et si elle était sur de son
pouvoir sur les hommes ceci la rendait encore plus fascinante et désirable mais surtout pas haïssable car elle ne méprisait personne, elle ne croyait pas ou plus à l'amour et moi non plus et à la fin de la soirée nous étions souls bien sur et elle m'a embrassé sur la bouche et elle a décrété qu'on ne ferait rien ce
soir là, (toute l'histoire de ma vie) mais qu'on se verrait quand je viendrais vivre sur la capitale et je crois me souvenir que
son frère n'était pas trop d'accord mais elle s'en foutait
et dans la même période, un soir de cuite un pote a appelé une copine à 5 heures du matin et elle est venue et ensuite elle me suçait sur le canapé
PENDANT
que mon pote la prenait en levrette tout en mangeant de la pizza, c'était une soirée étrange comme j'aime en vivre, nous avions eu un accident de voiture et échappé au contrôle de la police et plus tard, j'ai demandé à mon pote si je pourrais la revoir quand je viendrais vivre en ville, il lui a envoyé un message et elle a répondu oui et je devais faire barman et je me disais cool, j'ai déjà deux belles gonzesses pour préparer mon arrivée et je me sentais déjà moins seul dans ma vie de paumé mais je n'ai jamais eu le boulot de barman et puis on m'a pistonné pour entrer dans un studio et apprendre un boulot de monteur video, le patron m'a dit "si tu fais l'affaire, tu n'auras plus jamais de galères de fric" il y a pire pour te motiver au boulot et voilà que je me retrouvais avec la possibilité d'avoir le métier de mes
rêves et deux femmes au moins, j'en connais qui tueraient pour n'importe laquelle de ces options mais
la veille de mon départ, j'ai couché avec ma tueuse que je voulais juste baiser pour la légende à l'origine tant elle était magnifique mais il y avait du rire et de la douceur dans ses yeux et en moins
de trois minutes à boire une vodka avec elle le jour précédent, je m'étais retrouvé fou amoureux et je me tapais la tête sur les murs à
l'idée de la laisser derrière, j'avais été nul au plumard, plus tard elle dira, "c'était touchant" en riant, merde quelle honte, mais elle était ok pour me laisser dix mois loin d'elle et d'essayer d'être avec moi mais putain être loin d'elle c'était mourir à petit feu
c'est con un homme qui succombe à l'amour, alors je suis resté trois jours sur Paris et je n'ai jamais revu aucune des deux brunes et j'ai perdu le boulot de mes rêves mais je me suis rattrapé au plumard avec ma tueuse, je lui ai appris à jouir et à rire, j'aime bien frimer en parlant de cette façon, ça donne envie de moi aux épouses que les maris  négligent, mais ça n'a pas suffit et 20 mois plus tard
cette fille dont j'étais fou amoureux à en vivre s'est barrée et tout ce que j'étais a volé en éclat et voilà comment éternel perdant, une année j'ai eu 32 ans et j'ai cru que j'allais réussir ma vie et  chaque étoile est une larme que j'ai versé après elle, les femmes vous aiment les femmes vous brisent et vous finissez sur le trottoir avec le gout du goudron dans la bouche et rien ne vous sauve jamais de vous-mêmes sinon peut-être une autre femme, avec les dents blanches et une petite culotte rouge où s'abrite une petite chatte rose et propre mais cela ne dure qu'un temps et il y a un jour où il n'y a plus de femmes, je l'ai déjà dit, quand on cesse de compter les femmes, on commence à compter les heures, elles ne viennent plus à cause de la folie que d'autres avant elles ont semé en toi et il te reste  tes névroses et tes regrets, et tu dors avec tes névroses et tes regrets et tu baises avec tes névroses et tes regrets et tu noies quelque chose dans l'alcool ou tu l'étouffe dans la fumée mais ce n'est jamais toi que tu veux tuer mais tu as beau te mentir, c'est toi que tu tues et ce qui te ronge survit à tout ça tant que tu ne décides pas de l'affronter
et de t'en foutre, il y a le temps où tu es perdu et le temps où tu as perdu et tu dois vivre avec ça, c'est à dire avec toi mème et l'oubli que ta souffrance n'est bien souvent que le résultat du pouvoir que tu laisses aux autres, la tristesse est un monde à part entière dont il convient de saisir le fonctionnement si tu veux le fuir et si nul ne sait quand et
comment il trouvera la mort, peu d'entre nous se rendent en vie à l'ultime rendez-vous, nous avançons en ayant peur de l'ombre de nous-mêmes que nous sommes devenus et nous crèverons en tremblant

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