lundi 29 mai 2017

Une histoire de lesbienne canon

Pendant des années, ma meilleure pote
Etait une lesbienne canon, de 15 ans de moins que moi
avec
des yeux marrons verts.
J’étais pour elle comme
une sorte de grand frère un peu dingue
            celui qui la laissait ramener
la voiture avant qu’elle n’ait obtenu son permis
de conduire, qui lui apprenait à mettre de vraies fessées
Sur le joli cul mis à nu dans la rue
D’une beauté d’un mètre 77
Et elle me tenait debout quand je marchais
Bancal
C’est à dire tous les jours. Ma tueuse avait éclaté
Mon cœur de pierre précieuse en un million de morceaux
Minuscules
Et je pensais plus à me foutre en l’air qu’à m’y envoyer
Et la lesbienne canon prenait du temps pour recoller tout ça
me tenant la tête hors du fleuve de vodka que
je m’injectais sans coup férir du cœur au foie
avec la ferme intention de noyer tout le bon en moi
                        (la noirceur m’effrayait moins que la lumière
                        du paradis étais né l’enfer
je voulais brûler et m’en évader
en cendres)
et puis j’ai foutu mon chagrin au milieu
Des bagages dans le coffre de ma voiture rouge
Pour tracer vers la mer bleue
Et notre amitié a bien roulé un long long moment
elle me tenait chaud, je la voyais
Comme l’étincelle dans ma nuit
Mais ça aussi a fini par se terminer
Et ça c’est fait si doucement que
Je ne sais même pas pourquoi
Mais c’est sans doute ma faute
J’ai l’art et la manière de tout foutre en l’air
Et parfois, pour en rajouter, les autres
attendent trop de moi,
Or, je crois bien pouvoir être tout
Sauf
La perfection
Et ça fait un truc de plus qui rend
Difficile la confiance
Et ce n’est plus facile d’être droit
De ne pas coucher avec la femme de mon pote
De ne pas mentir sur l’oreiller
et je ne sais pas ce qui me pousse à ouvrir les yeux
            chaque matin pour renfiler
le collier de l’esclavage, tout à une fin
et cela m’use,
je ne connais plus de jour où je me sente
                        proche du soleil
mais il arrive encore que je danse sous l’orage
            et je dois alors prétendre que peu m’importe que mes cavalières
                        ait toutes pris la fuite car
les absences ne doivent être que des vides à combler

les larmes sont pour les fous qui croient avoir le temps de les regarder
                                                                                                sécher

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