dimanche 7 mai 2017

De la lucidité à 3h19 (je ferais mieux de rouler à fond jusqu’à la mer en écoutant en boucle sick love des red hot)

             
-       je ne sais pas pourquoi, mais je t’ai toujours vu
comme quelqu’un qui finirait pas se suicider déclare le plus
sérieusement du monde la blonde avec ses yeux bleus et l’enfant
dans son ventre

et je ne lui envie pas son optimisme quand à mon avenir
mais je lui raconte, mes 5 tentatives d’auto-élimination
(c’était stupide aujourd’hui je le sais,
mais quand on prend cette décision, c’est la douleur
qui dicte nos actes, pas la raison !
et c’est la douleur
qu’on veut tuer, jamais soi)

et pour conclure ces histoires de cachets et de mauvaise
mort (il existerait des bonnes morts ?)
            flamboyant looser
c’est en toute logique que j’affirme
qu’en terme de suicide aussi, je cultive les échecs

(tout ca me semble si loin
tout ça pour un joli cul et aujourd’hui, je
ne me demande même plus qui baise
            ce joli cul)

et ce soir, je me dis que je n’ai plus la même
folie qu’à l’époque où cette blonde
et moi
on écumait les comptoirs
jusqu’au petit matin
les mecs étaient comme des dingues sur elle
et les serveuses me souriaient mais les années
ont passés et

j’ai pris du bide, perdu des cheveux
et quand je vais courir avec mon chien
je pisse du sang et mes rotules crient pitié
depuis qu’on m’a ôté la vésicule,
je chie plus mou qu’avant
la doctoresse trouve ça normal
moi je préfére le traumatisme crânien
de mes 14 ans
et le coma éthylique seulement voilà
j’ai remplacé la vodka par de la bière
et de l’alcool à la menthe et pire que tout
                        j’rentre avant l’aube

ça y est, je suis au bout du rouleau
j’ai plus rien à dire, plus rien à écrire
la page blanche m’effraie
j’songe à raccrocher le stylo et

je ne me jette plus au pied de la jeune fille
inconnue qui passe dans la rue et

pas une gonzesse pour m’avaler le cœur
et me sucer la bite
avant de me lacérer le dos pendant mon sommeil
            avec un opinel
suite au sexto malvenu d’une maitresse ! Maintenant
je ne trompe plus que l’attente
et encore pas tous les soirs

Comme si je m’habituais à être du mauvais
Côté de la ligne,
ça fait des années que je n’ai pas franchi
une frontière et

je ne mens plus aux gens dans le vain espoir qu’on m’aime

            dans le miroir et sur les photos de vacances
            il n’y a plus que moi et mon cerveau bouilli
            dans l’acide de mes névroses

j’ai beau envisager chaque réveil comme le préambule
à un round de plus, savoir qu’il faut tenir debout sur le ring
            quoi qu’il en coute
            on dirait bien que c’est joué et que tout va
            se finir comme c’était mal écrit
            pas la peine de tergiverser
            je suis baisé et
            je pue déjà la mort

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