mardi 24 décembre 2024

Trop vieux pour ces conneries !

 ... tu vois, un jour j'en ai eu marre des lire des mensonges dans les regards, marre d'entendre des phrases qui sonnaient creux, marre de les voir démolies, réduites en miettes, d'affronter des façades qui dissimulaient des âmes en ruine, marre se savoir que quoi qu'elles affirment, elles pleuraient encore pour des types qui n'en avaient rien à foutre, qui les avaient détruites, mises en pièces, juste parce qu'elles les avaient laissés faire.  Sur la route, derrière elle, les cadavres d'un million de types gentils, d'un millier d'histoires saines, mais elles avaient préféré celui qui ne rentrait pas dans le cadre, celui dont elles savaient que c'était une erreur, celui qu'elles avaient appris à connaitre. Ses masques, un à un, étaient tombés et elles n'avaient pas fui, ni au premier, ni au dernier. C'était comme si quelqu'un les avaient prévenues que le feu brûlait et que le truc le plus intelligent qu'elles aient trouvé à faire en premier avait été de verser un litre d'essence sur leur table basse avant de frotter et jeter dessus une allumette pour plonger les mains dans les flammes jusqu'a ce leurs doigts ne soient plus que des moignons carbonisés. 
C'en était arrivé à ce point là. 

Elles étaient détruites et elles continuaient à se lamenter pour un type qui ne leur avait jamais octroyé une seule once de bonheur. Ils leur promettaient des rires, elles n'avaient jamais récolté que des larmes, mais elles continuaient de croire aux serments du début avec une foi stupide et entêtée.
Je pourrais appeler ça le syndrome de Jésus. Lui aussi savait qu'un proche allait le trahir et que ça ne serait pas bon pour lui, au lieu de quoi, au lieu de partir en courant se planquer loin du malheur, il est resté et s'est retrouvé cloué sur une croix. 
Comme elles.

Et moi, quand elles se pointaient avec leurs yeux troués jusqu'au coeur, je devais les reconstruire, recoller les morceaux un à un, leur apprendre à s'aimer elles-mème comme elles auraient voulu qu'ils les aiment. Il me fallait leur enseigner que ce n'était pas leur faute, qu'on a le droit de se tromper, qu'elles étaient belles, plus belles que la lumière, qu'elles valaient vraiment le coup et que le perdant était l'autre et qu'il finirait par regretter. 

Et quand je réussissais à les réparer, quand elles se sentaient de nouveaux magnifiques, intouchables, elles y retournaient... 
Parfois avec un nouvel enfant de pute, mais le plus souvent, avec le mème. Une ou deux fois, elles ont réussi à le mettre à terre. Alors elles pouvaient avancer et donc, dans la plupart des cas, se trouver un nouveau connard qui abuserait d'elle. Mais le plus souvent, elles revenaient me voir, en miettes une fois de plus. Quoi que je puisse dire, celles-là n'apprenaient jamais. Il leur fallait aller au bout du truc, atteindre le moment où elles avaient tant encaissé, encore et encore, qu'elles finissaient par casser le cercle et enfin passer à autre chose.

Et moi, la plupart du temps, je ne me faisais mème pas fait sucer. 
Ce qui n'était pas vraiment compatible avec mon état d'esprit vu qu'en bon pervers qui se respecte, j'avais toujours envie de baiser. 

C'est pour ça qu'est venu ce moment où j'ai commencé à m'interroger sur ce qui accrochait les femmes.  À force de les voir donner de l'importance à des types immondes, ça me donnait a réfléchir.
Si je rajoute que ça a toujours mieux marché pour moi quand je leur disais, de manière fort prétentieuse je l'avoue - ne m'approche pas, je vais te baiser en te jetant contre les murs, tu vas tomber amoureuse, je vais te quitter et tu pleureras -  j'ai finit par me dire, non pas que quelque chose ne tournait pas rond comme l'aurait fait toute personne doté d'un fond de bonté, mais que je devrais peut-être, moi aussi, me comporter comme un enfoiré sans âme. Après tout, si jamais j'avais le malheur de me montrer gentil, de prendre du temps pour tenter de les aider, je me réveillais dans la peau d'un cadavre de plus allongé sur la route derrière elle. Croyez moi sur parole, la légende est fausse, les femmes ne couchent pas avec leur psy. Enfin dans mon cas. Peut-être était-ce du au fait que je ne porte ni chemise blanche, ni costume haut de gamme et que mon canapé pue le chien. Mais une chose est sure, on n obtient jamais ce qu'on mérite, uniquement ce que l'on gagne. 
Et le gentil perd toujours.

Un jour, un déclic s'est produit et j'ai réalisé que j'étais différent de celles-là. Je m'étais moi aussi répandu sur le sol gris, mais moi, j'avais été heureux.  
Alors, je me suis mis à penser à moi et j'ai arrêté d'être le confident, le docteur des cœur brisé, le type bien sous ses dehors complètement dingues. 
J'ai laissé libre ma double personnalité, Docteur Vincent, Mr Vicelard, et ça faisait sacrement du bien !
Ça m'a laissé du temps pour promener le chien, me branler et me souler dans les bars et les discothèques. C'était beaucoup plus drôle. 
De temps à autres, j'en ramenais une qui me laissait faire ce que je voulais. Presqu'à chaque fois, j'étais soul et je le faisais mal. L'alcool tue l'érection. Heureusement et bien que ce ne soit pas suffisant, mes mains sont magiques et je lèche bien parait-il. 
Le lendemain, seul de nouveau, je me branlais en pensant à ce que j'avais raté.
Ça peut sembler pathétique et oui, ça l'était !

Certains diront que la leçon a tiré de cette étrange période de ma vie c'est qu'on ne peut pas lutter contre la nature des gens.  mais je laisse ce genre de conclusion aux plus philosophes d'entre vous.
Personnellement, je me contenterais de souligner que quand les femmes sont absentes de son chez soi, on se branle, et quand l'alcool est absent de son sang, on se branle encore mieux !

Vu qu'il est quatre heures du matin que nous sommes un 24 décembre, je songe maintenant à conclure cette brillante démonstration de mauvaise foi sur l'inanité des relations sentimentales à jeun comme sous l'emprise de substance avec une ou deux phrases toute faites du style "la réalité n'est jamais belle, alors quitte à souffrir, faites vous du mal tout seul, ne cessez jamais d'être fou/peu importe de trouver l'équilibre ce qui compte c'est la chute" mais j'avoue que j'ai depuis longtemps abandonné l'idée de plaire à un quelconque enfant de pute d'éditeur fusse-t-il une éditrice et je vais donc me contenter de répondre à la question simple que ne peut manquer de se poser la gent féminine en ce jour de partage : 
                        
    oui, je me suis déjà branlé mais si vous avez plus de dix-huit ans les filles, vous pouvez malgré tout m'envoyer une photos de vos seins ou de votre cul ou de votre jolie foufoune, pour me rappeler tout ce que j'ai raté ou pour me souhaiter un joyeux Noël, comme vous préférez !
Je vous aurai bien demandé vos yeux, mais ce sont les regards qui m'asservissent et je préfère éviter les chaines. Je suis trop vieux pour mourir.

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