je marche dans le magasin
et la fille est belle
belle à se faire lécher les talons par des hommes qu'elle rendrait chiens soumis
belle à vendre son âme pour elle quand on en possède encore une
et elle parle toute seule, ce qui en fait une reine à mes yeux de cinglé
et j'me dis qu'il faut que je baise
et j'me dis qu'il faut que j'aime à nouveau et bizarrement, je me crois
après tout, j'me dis des tas de conneries mais la plupart sont vraies,
et mème au supermarché
j'ai le cerveau qui nage dans une folie sombre
le loup efflanqué qui vie en moi à la bave aux lèvres
il appelle à la chasse, il n'est pas fait pour la morosité de la routine
tout est gris puisque
plus rien ne me damne,
si je me rappelais le nom ou le visage de mon amour, jusqu'à la souffrance de son absence finirait
par me manquer,
ô divine salope
reviens me briser, mème si je priais pour la mort, la douleur me rappelait que j'étais vivant
et la fille s'en va vers un type plus en accord avec ses aspirations
et me laisse avec mes névroses
et tout ce qui cherche à s'évader sous l'impassibilité de mes traits irréguliers
je paye à la caisse et sur le parking, il fait encore jour et il y aura d'autres apparitions pour
me rappeler que dans leurs yeux, je n'ai rien de ce qu'elles aiment
je ne déambule plus ivre dans les rues à la nuit tombée mais ça ne
fait
pas
de
moi
un type fréquentable
et encore moins, beau
et puisqu'il faut parer au plus pressé,
je ne compte que sur moi, et donc, je sais comment je vais perdre
je suis dévoré par mon feu
je suis anéanti par mes peurs
déchiqueté par mes maux et cris et je parle à des filles qui n'existent plus pour moi
et à d'autres pour lesquelles je n'existerai jamais ailleurs qu'ici
Jolie fille, tu sais
je vous ai toutes vu vous éteindre de plein gré dans des prisons ternes et convenues,
je vous ai toutes vu vous arracher le visage avec vos ongles après qu'ils vous aient brisé les ailes
et enchainé l'âme
moi aussi, j'ai du sang sur les mains,
certaines que je poussais à s'envoler ont eu leur coeur brisé sans ce ne soit mon désir
mais j'étais celui qui rien n'attachait, je vivais dans un monde intérieur ou il n'y avait de
place que pour moi,
un homme si vide, qu'il se remplissait de douleurs aussi inutiles que trompeuses en espérant que cela
donnerrait
naissance à de la pure beauté sur du papier blanc
et elles
voulaient me sauver mais j'étais rempli de l'arrogance que procure
sa propre folie autodestructrice
et elles souffraient
mais je n'étais pas le pire bien que je n'ignorais déjà plus qu'il
est plus facile de vous briser que de vous aimer puisque vous nous laissez faire
et maintenant il fait nuit
et j'écris un poème merdique, éparpillant quelques morceaux de tripes sur l'écran blanc
j'ai toujours préféré quand ça saigne
mais la partie de mon être qui veut vieillir en paix me dit va promener le chien, et trouve un moyen
de t'en sortir, de faire de l'oseille pour tes vieux jours
et l'autre moi, celui qui n'a de cesse de vouloir approcher les plus dingues qui sont les plus belles
voudrait en trouver une qui aime recevoir le fouet et les mots d'amour qui subliment la beauté du corps
et réchauffent celle de l'âme
j'ai côtoyé beaucoup de femmes, pas que pour l'amour ou le sexe
et il faut dire ce qui est,
celles qui aiment pisser dans la bouche des hommes s'en sortent le mieux
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