vendredi 19 avril 2024

Se battre pour soi

j'avais commencé l'alcool pour vaincre ma timidité face aux jolies filles des comptoirs
et j'ai poursuivi des décennies,
jusqu'au moment où il m'est devenu nécessaire de me faire mal à chacune de mes nombreuses sorties
nocturnes

après toutes ces années de dérives plus ou moins nocives
je sais bien que tout ça ne sert à rien
qu'il n'y a aucun sens à tout ça, que la prétendue grandeur de l'humanité
n'est qu'une connerie monumentale,
un numéro d'hypnose à l'échelle mondiale
et
que drogues et alcool n'aident en rien à affronter la réalité de notre monde, ne procurent qu'un sentiment éphémère, l'espoir de
remplir son vide avec une brûlure
la sensation qu'on peut se supporter soi-mème

un jour, après un long et éthylique parcours auto-destructeur, j'ai fini par comprendre
que je n'avais rien à me pardonner
pas mème de ne ressembler à personne
et encore moins
de trop ressentir

se battre pour soi plutôt que contre soi devrait être la norme mais
ce n'est aussi simple pour nombre d'entre nous et on finit par se noyer dans ses propres chimères
jusqu'à oublier que
le compte à rebours se fout du temps perdu !
 
peu importe le besoin d'anesthésie que cela suscite en moi, je fais avec qui je suis
et ne suis plus celui que je fuis ! Et tandis que s'égrènent les précieuses secondes

chaque  battement de cœur a son importance



 
 
 
 


jeudi 18 avril 2024

Ne m'amenez plus boire

je suis au bar et mon pote réclame une photo
de la fille que je dois voir vendredi soir (si elle ne change pas d'avis)
comme il sait se taire,
je finis par céder et il
s'étouffe quand je lui en montre une
 
elle est magnifique, un orage un jour de canicule, une cascade de rire qui coule insolemment dans les
méandres de mon ennui ordinaire

ma vie c'est ça, des mois de solitude et soudain l'essence de la beauté déclare que je dois lui offrir un verre

et peut-être qu'elle ne veut rien sinon ces deux verres de vin blancs négociés en riant
et peut-être veut-elle s'octroyer une victoire sur moi
et peut-être a-telle déjà oublié notre rendez-vous immanquable 
je n'ai pas assez confiance en moi pour croire en quoi que ce soit, je me contente d'aimer
ses sourires quand je la croise
 
dans le miroir
je vois ma laideur, je vois les défaites, je vois tout ce que je vous cache
j'ai usé santé, femmes et voitures avec la mème détermination à tout casser
 
la fille aux yeux noirs nous rejoint au PMU
mon pote dit, c'est vrai qu'elle mérite
il y a dix ans j'aurais donné tout pour l'avoir, maintenant, je l'aime bien, ça fait une différence
et quand on part, je la laisse marcher seule jusqu'à sa voiture
 
chez moi, de l'alcool dans le sang, ça carbure crânement sous ma calotte crânienne
l'ancienne folie se pointe, je pourrais me tenir à tous les comptoirs et souler la ville entière
un verre ne fait pas de bien
dix verres non plus
sous la lumière blanche,
j'ai beau mélanger de la limonade à la bière, quelque chose veut crier son amour à la vida loca
quoi que je décide pour me calmer, il suffit d'un rien pour que renaisse
mon sourire le plus dingue, putain, ne m'amenez plus boire
j'aime trop malmener mon âme
 
 

vendredi 5 avril 2024

Salvation 2.0

je t'en dois une sur ce coup dis-je (et c'est vrai)

elle répond que j'aurais juste à lui offrir un verre pour la remercier
cette fille c'est un bOnbon sucré,  une tête dure et des flammes dans les yeux, tellement belle
que je ne peux croire à son invitation
et moi, trop vieux bien sur
mais je la prend au mot

elle boit du blanc du "chamBre d'amour", va falloir que je me démerde pour trouver ça
ok c'est comme ça qu'il faut avancer, saisir la chance au vol (sinon le destin te viole)
peu importe qu'on boive ce verre
peu importe qu'on finisse dans un lit ou non
ses yeux brillent, ils ne doivent jamais cesser de briller
le fantasme me sauve du quotidien

ici,
c'est la vie qui te tuera, la mort ne fera qu'emporter quelque part les morceaux restants
pourquoi j'attendrai immobile
que tout s'arrache et finisse en lambeaux
sur mon visage la laideur s'étend, ne s'étiole pas
de toute les tombes où danser, la sienne n'est pas toujours la 
plus difficile à creuser annonce le mort en sursis
je suis libre puisqu'aucune ne souhaite m'enchainer, alors
c'est comme ça que je veux vivre, c'est ce que je suis
malgré ma gueule de crétin, mon coeur de guimauve et mes lâchetés primaires

et quand viendra l'heure de s'écrouler, propriétaire d'une poésie rugueuse, laissé pour mort
et dépecé par un viscéral besoin d'amour
je dirais j'ai tout raté, mais j'ai tenté ma chance
et quand il fallu donner son cul, j'ai fait comme tout le monde, j'ai serré les dents
et quand il fallu vendre son âme, j'avoue avoir fait preuve d'une inaptitude à la négociation certaine

tous les amours ne décollent pas
tout ce qui se casse ne se reColle pas
au firmament de la folie, je cesse de ronger mon frein
c'est la peur qui nous paralyse, la souffrance qui nous brise, quoi qu'en dise la poétesse qui 
ne me parle plus et qui me croit obsédé par la beauté physique, je vois les âmes
quoi qu'en dise l'autre poétesse qui ne me parle plus et qui croit que je me branle sur ses photographies
je rêve à des femmes de chair vêtues de rires cristallins
et malgré mes grands airs, immonde secret que je me refuse à révéler au monde (mais que tombent
les masques d'arrogance)

Il n'en faut pas plus d'une SeulE pour me sauver de moi mème








mardi 2 avril 2024

Vieillir ne doit pas éviter le danger

S'ouvrir les veines face au vent
ne rend jamais belle la mort, la depression ne fait pas de moi un artiste

j'ai creusé tellement de tombes dans lesquelles pourrissent les cadavres d'hommes que j'ai été
il faut du temps pour s'envisager comme quelque chose qui n'est pas une monumentale
erreur 
de l'univers
je suis tombé tellement de fois au front de mes propres guerres inutiles

je n'ai jamais pu compter véritablement sur les autres
vient toujours le moment ou quelque chose chez moi n'est plus aux normes, plus acceptable
mais
je ne soigne plus ma détestation de moi à la vodka, 

résultat des courses : ma vie me semble terne et plate, chiante comme un film d'auteur des années 80

l'âge attaque tranquillement, tu vois moins bien, tu bandes moins bien, ton visage effraie
les jolies filles, (enfin, plus qu'avant)
faut faire avec
il y a des étoiles dans d'autres yeux pour d'autres regards, te reste la branlette et des souvenirs intenses

petit à petit, tu t'effaces
au jour le jour, tu t'oublies

mais parfois
entre deux journées mornes, entre deux branlettes rapides
je colle de l'orage dans mes yeux
et laisse revenir la dinguerie

de nouveau le sourire mauvais, le torse qui se bombe
le sang afflue dans un coeur enflammé
peu importe la météo
c'est un beau jour pour faire une connerie
baiser la mauvaise fille 
glisser ma main dans ta petite culotte rouge dans un lieu public
rouler trop vite
écrire un poème qui parle mal mais tape au fond 
(la poésie c'est s'affranchir des lignes continues)

peu importe l'histoire, le cerveau en ébullition, se foutre en danger quelque part, n'importe comment, 
avec n'importe qui
c'est
Une putain de thérapie qui fait du bien
il faut parfois crier pour se souvenir que la vie n'attend jamais
qu'on soit prêt

Ne laisse jamais mourir le sale gosse en toi !





samedi 30 mars 2024

ce qui aurait pu me sauver n'est pas ce qui me garde debout

Conversation avec ma nièce,
Je dis, la seule que je regrette, c'est elle, parce qu'il ne s'est rien passé
je parle de la blonde aux yeux si bleus, mon âme soeur de Prague

et ensuite, une fois seul chez moi, sur le canapé gris
je me souviens de ce baiser d'oiseau offert par surprise, ses lèvres sur les miennes
et sa jolie bouche qui disait je t'aime beaucoup mais je vais marier

de cette nuit sous les lumières de l'Amérique
à faire des photos et rendre magique chaque seconde passée près d'elle
tout était si doux, si lumineux

et Cannes aussi
elle assise, je ne sais plus si c'était avant ou après que j'ai sa culotte dans la poche
                                    - c'était juste pour tenter tricher suite à un pari que j'avais fait avec
un ami dans la mème soirée - elle me disait, tu me dis de très jolies choses, mais je ne peux pas te croire
il y a trop de femmes autour de toi
et moi, mais demande-leur justement, il n'y a qu'à toi que je parle comme ça

et maintenant, elle a deux enfants et son mari
je ne sais rien de ce qui la brûle sous le vernis, mais sur les photos, toujours ce sourire qui aurait pu
être ma chaine
et

moi,
la semaine dernière
à 70 bornes de mon antre, en viré sur la petite moto bleue, nu dans un lit avec une brune en feu
gavé de viagra de contrebande et défonçant sa chatte avec ma queue
en train de lui dire qu'elle est à a moi, qu'elle aime se faire baiser et se faire frapper, que c'est ma pute
et que je lui fais sucer toutes les bites que je veux, des mots de passion déboulant de ma bouche
de dingue
et elle, revêche, qui place entre deux cris - pas toutes !!!
j'aime la folie de l'instant et son côté rebelle, (même quand on jouit, il faut savoir garder son
indépendance)

et quand je pars, je glisse, je devrais avoir honte, je viens du temps midi et me casse une fois que je t'ai
baisée et que tu dois reprendre le taf, mais je sais que ça te convient
la brune se marre.  "Oui" affirme-t-elle

ce qu'on obtient s'appelle la réalité
ce qu'on regrette, le fantasme

la blonde aussi aurait pu te calciner, faire de toi un tas de cendre après t'avoir renvoyé à l'état de larve
me dis-je, peu importe les flammes que tu aurais pu coller dans le bleu gris de ses yeux merveilleux, 
ça n'a jamais suffit à faire la différence

ce qui aurait pu me sauver n'est pas ce qui me garde debout
et je dois accepter que les choses soient ce qu'elles sont
sous le soleil ou sous la pluie battante
il semble bien que seule la mort me trouvera et d'ici là
le monstre tapi derrière mes yeux verts continuera d'hurler, les crocs dégoulinant de bave







lundi 25 mars 2024

Soul et pathétique sur le siège passager de ta petite voiture grise

il m'en a fallu de l'alcool cette nuit là 
il m'en a fallu trop pour trouver le courage
de te poser les questions, pour te dire que pour me connaitre il faudrait m'appeler
et me rencontrer, me regarder dans les yeux en terrain neutre
et tu as dit
que tu m'appellerais mais tu ne l'as jamais fait
pendant deux semaines j'ai attendu ton putain de coup de fil,

puis quand j'ai compris
que tu ne viendrais pas, j'ai fini par te donner ce que tu voulais

tu préférais me voir tel un cinglé, pas fou de toi

assis dans ta voiture grise, soul,
pathétique, bafouillant des mots que j'aurai voulu magnifiques
j'étais là à espérer, rempli de toute cette merde chaude et réconfortante qui remuait en moi

comme si quelqu'un ferait le simple effort de me donner une chance

je crois bien que c'est la dernière fois
que je me suis autorisé à croire que tout ce cirque était possible
que quelqu'un pouvait me voir, que l'amour m'était
nécessaire 
et que je pouvais graver un nom nouveau
sur mon coeur de pute précieuse

putain, je me souviens encore des fois où tes lèvres ont effleuré les miennes
personne n'a jamais su te faire comprendre à quel point tu es magnifique
et aujourd'hui encore tu veux tellement te persuader que je suis maléfique


je désirais lécher ton coeur jusqu'à ses
plaies se referment et qu'il reprenne confiance

nous sommes maintenant à des années de ça, la nuit m'a pris
c'est dimanche,
je vais me branler sur du porno gratuit
je vais m'endormir en prenant soin de ne rêver à personne
et tes putains de yeux noirs que j'aurai voulu remplir de flammes
ne me hanteront pas
et tes putains de yeux
ne sont
même
pas
verts, et je parie, meme pas
amoureux
de celui à qui tu tiens la main

merde,  je sais à quoi ressemble ta vie sans moi
et je ne veux pas imaginer à quoi ressemblerait la mienne avec toi



vendredi 22 mars 2024

La fin détend

on est parfois mal, on est parfois dingue
je pense à un sourire, égérie ironique, 
elle dit, je finis à 16h, j'ai un rendez vous mais pour toi je peux annuler 
des années plus tôt, dans la discothèque contre un mur sa bouche sous la mienne, ma main sous sa jupe
"tu ne dois pas parler comme ça c'est mal...  tu m'excites"
plus tard, c'était peut-être l'alcool, c'était peut-être pas moi, dans le doute je lui dis rentre
et avise demain, rempli d'espoir qu'elle veuille plus que mes baisers salaces de la nuit

sensation de désensibilisation, je vais finir par m'oublier et retrouver mon sourire
mon sang est sur tes mains mon amour et tu ne m'honorais de ta présence que dans mes souvenirs
celle-là était plus jeune et si belle, j'aurai eu tort de me priver
le jeu n'a aucune règle, tout le monde veut emporter la mise, 
foudroyé par l'éclair, l'amour est un fil barbelé enroulé autour de mon cœur angélique
mon équilibre précaire nécessite une bouche avide devant la fermeture éclair de mon jean délavé
le coup de foutre plutôt que le coup de foudre
le coup de foutre plutôt que me faire tordre le cou par la poudre
et puisque rien ne tient face à la réalité je m'évanouis dans les airs de sainte-nitouche d'une jolie joueuse
sombre, je ne suis que l'ombre de moi-même et quand courent sur le piano de jolis doigts peints en rouge
je m'évade de ma prison mentale,  fait volte-face lorsque s'annonce la vérité derrière l'illusion
je me shoote à l'adrénaline
mais m'overdose de solitude

on est parfois mal, on est parfois dingue,
au milieu des guerres, au milieu de l'apocalypse, chantonner ma déchéance
la la la la la
prendre la moto et rouler sous le soleil, j'aime les jours où le vent est absent
je pense à la chance
je pense à la séduire
que voulez-tu que je fasse ? que j'en veuille une ou que je les veuilles toutes
pas de mystère dans l'équation des jolies inconnues
le résultat reste moi tout seul

au bout de la route le mystère et jusque là, toujours la question ultime
est-ce que la fin détend ?
et jusque là, il semble bien que je suis le hamster dans sa roue
et jusque là, existe-t-il une alternative ? je me shoote à l'adrénaline
mais m'overdose de solitude, tout est bon à prendre pour effacer la défaite qui ruine le vert sensuel
de mes yeux fous