samedi 14 décembre 2019

Tape dans le fond, j'suis pas ton père

Elle rêve d'un amour de conte de fées
et d'une vie qui serait une fête perpétuelle
l'argent suffirait, le boulot, c'est pas son truc
jolie cul, joli gueule, grain de folie, je baiserai bien cette fille
je lui dirai des mots qui font mouiller, je lui conterai ces sentiments qui font rêver
les princesses et les putes qui vivent à l'intérieur de leur corps
oh bébé
oh bébé
oh bébé
le monde est en flammes et tout s'écroule, feignons donc d'ignorer que nous mourrons trop tôt
et que la danse n'aura plus d'importance sinon peut-être dans la mémoire des Dieux morts
la lesbienne que j'appelais sœur m'a abandonné
celle que j'aimais à en vivre m'a abandonnée
mon courage et ma volonté de tenir sans jamais payer le prix m'ont abandonné
et tout ça ne compte pas, je me définis aujourd'hui pas dans ces hiers qui me consumaient
par tous les trous
je me définis comme l'eau et le vent, mais il arrive que je regrette les éjacs faciales lachées en criant
sur certaines jolis gueules avides de mon foutre au gout absolument dégueulasse parait-il
et c'est aussi une façon subtile de saigner
oh bébé
oh bébé
oh bébe
tout est inutile, souviens-t'en quand tu choisis un combat
elle rêve et le temps passe et tout nous rattrape et nous brise
les ongles se cassent et les cœurs se morfondent
les pendules assassinent jeunesse et espoirs et rêves
les pendules assassines sont des guillotines
oh bébé
oh bébé
oh bébé
je ne voulais pas voler haut, je voulais voler quelque chose de toi
quelque chose qui me tienne chaud
un morceau de toi qui fasse bander mon corps et mon coeur
un sourire c'est parfois suffisant
un sourire c'est souvent plus qu'on ne m'a jamais offert
desperado et rascal
punk recalé de la poésie sale
les murs ne m'effraient pas, les murs s'effritent et s'affaissent
comme les culs et les seins et les âmes
j'ai un visage qui fait que je n'existe dans aucun regard
j'ai une âme de pute chienne qui effraie la société bien pensante
ne sois jamais moi, tu as ce truc précieux et fragile, plus beau que le reste du monde
oh bébé
oh bébé
oh bébé
tu nécessites
symphonie d'orgasmes pour Noël
symphonie d'orgasmes dans ton joli petit corps
symphonie d'orgasmes dans ta tête folle
en face
la vie comme une camisole de force
taper sa tête sur les murs matelassés de l'existence
personne n'entend quand tu te casses en dedans
crie autant que tu veux
souffre autant que tu peux
tu es seule
tu es seule
tu es seule
et tu t'esseules posé dans ton salon à rêver
la vie est dehors
mais vivre coute du fric
vendre ton cul signifierai-t-il vendre ton âme ?
pardonne-moi, de nous deux, je suis la putain amorale
nous aimons les artistes maudits, fous lumineux, car nous leur envions leur courage
et leur compréhension de nos douleurs cachés
je n'ai pas peur de tes traitrises, tape dans le fond, j'suis pas ton père dis-je à Dieu
il ignore mes affronts, il a d'autres chattes à fouetter que mon insolence égoïste et revancharde
je suis responsable de mes errements
inutile de m'en prendre à lui
impossible de me pardonner
mais tu es une certaine forme d'absolution pour l'être (ab)errant que je suis
oh bébé
oh bébé
oh bébé
elle rêve d'un million de queues dures qui lui appartiendraient quand elle s'endort
elle rêve d'un million de dollars à claquer au soleil en alcool et cocaïne
elle rêve d'un million de solutions pour s'en sortir, la liberté comme unique chaîne à sa cheville
mais l'amour ça manque aussi
oh bébé
oh bébé
oh bébé
je t'aime tu sais
je t'aime mais je ne peux rien pour toi
et j'en suis tellement désolé
le dos offert au javelot
dans mes yeux brille le feu des cicatrices, l'étincelle de folie pure posé sur les lèvres de la déesse
moi telle une
Prétentieuse putain, j'éjacule du sang noir et nauséabond dans l'immensité du vide littéraire
l'arrogance, c'est parfois  ce qui nous tiens debout
elle devrait peindre au lieu de feindre, elle devrait rêver sa souffrance sur la toile blanche,
des couleurs pour résumer la douleur, dévierger le blanc adossé au chevalet pour tuer le noir en elle
l'obscurité intérieure ne protège pas de soi, elle est juste la place où naissent nos sombres démons
oh bébé
oh bébé
oh bébé
je t'aime tu sais
je t'aime mais je ne peux rien pour toi
et une partie de moi crève de cette impuissance à t'aider
mais c'est ainsi que nous sommes
crucifiés sur l'autel
cloués sur nos rêves
je n'ai pas peur de tes traitrises, tape dans le fond, j'suis pas ton père crie-je maintenant
IL ne s'en prive pas et nous déchire toi et moi et nous saignons des trous et des yeux
oh bébé
oh bébé
oh bébé
maquereaux et mères maquerelles prostituent nos êtres et au milieu de la folie ambiante
l'amour ça manque aussi
ça manque cruellement
rien n'est doux et sucré
et nous devons accepter cet était de fait
comme un manque à gagner
absolue nécessité, respirer plus fort
absolue nécessité, crier









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