samedi 10 octobre 2015

La diviNe injure

Le doc a fini de percer mon ventre blanc de buveur
de vodka et
j'ai ouvert mes yeux plus grand que le soleil
dans la salle de réveil
et je me suis cru 11 ans en arrière, comme au lendemain de ma sinistre et dernière
tentative de suicide ma première pensée a été de regretter
d'être encore en vie
ce lundi c'était juste moins fort, moins...
                                        douloureux

tout ce chemin parcouru à pied, en rampant, ivre ou fou,
jamais en paix
avec toujours la dépression tapie au fond
      à me ronger l'air de rien, presque...innocente

merde
la page blanche est le ring où je boxe avec les mots
en amour comme en poésie je vise le titre, ah ah ah, l'arrogance
et la prétention sont mon manteau de lumière quand bien même
je suis noyé sous la pluie

mais la vérité c'est que c'est une semaine de merde
dans le même hôpital, au même étage
ma mère et toute sa tendresse sont en train de crever, "quelques mois" a dit la jeune interne
avec l'air ennuyé

J'en veux à la vie, j'en veux à la mort, j'en veux à Dieu
j'en veux au diable, j'en veux à moi d'être incapable d'un miracle

Et je ne ressens que plus cruellement cette simple vérité
la vie est unique, terriblement courte, insoutenable de dureté

je suis sur ce canapé ce soir, en proie à la folie
je songe à ma mère, elle, incapable d'éprouver la moindre colère
la moindre haine,  je sais toute la douceur de ses yeux
et ses sourires s'évaporeront et son nom se conjuguera au passé
et le monde oubliera cette femme
mais pas moi
Aussi vain que je sois, quelqu'un, quelque chose, devra rendre des comptes
sa souffrance est une injure qui demande réparation



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