lundi 26 août 2013

Ton nom résonne comme une chanson dont tu voudrais effacer le refrain

-       Je suis différente des autres filles que tu as connu
-       tu veux coucher avec moi ?
-       non.
-       Tu n’es pas différente des autres
Je raconte l’histoire de cette fille qui se croyait
un peu plus fière et Chevy Chevy se marre,
            nous sommes à table en terrasse au restaurant, du sang coule des arbres
et les trottoirs appellent au meurtre, mais je suis le seul
à le voir, la poésie n’existe pas, il n’y a sur le papier
                        que des mots et l’espoir d’être compris,
Chevy Chevy paye l’addition dans mon dos et je bois de la vodka
et Chevy Chevy me ramène quand je suis soul
 et Chevy Chevy ne veut
plus m’offrir son corps et je songe à lui confier que
            l’amour n’existe pas, il n’y a que de la chair
qui se mélange, vis juste maintenant, mais je ne
dis rien car Chevy Chevy a peur que l’amour
puisse
encore
la
tuer
et Chevy Chevy écrit comme personne mais la main
de Chevy Chevy
            tremble quand il suffirait de fermer l’enveloppe,
et ses yeux fuient quand ils devraient acclamer l’incendie
                        qui la dévore
            et Chevy Chevy est une solitaire farouche selon elle
                                    (j’écris bien selon elle)
et Chevy Chevy agit comme si l’amour existait,
            comme si j’étais un aimant dangereux..
                        et moi je fais semblant de croire
Chevy Chevy, (où voit-elle donc une différence … quitte
            à m’approcher, coucher avec moi
                                    ou non ne devrait pas changer
la donne)
mais Chevy Chevy est compliquée, torturée, brulée par son
                        passé et rien n’est jamais simple
            « j’ai peut-être besoin que ce soit comme ça pour écrire »
dit-elle
            et merde je me dis, pourquoi ne suffit-il pas de boire
                                                ou d’avoir mal ?
puis je marche dans l’allée sans me retourner car
les poètes fous ne se retournent jamais
et elle passe la première sur la boite
de vitesse de sa voiture grise et
j’entends le chien aboyer
            et je sais que j’ai perdu quelque chose
                        quelque part et cela avait un prix bien sur
                        (tout à un prix, la vie comme l’âme)
Chevy Chevy, j’adorerais t’aimer, mais je ne peux aimer
            les chaînes que tu forges, tant pis
si tu sembles gouter mon sang sur les feuilles blanches
            je dois m’évaporer entre tes doigts,
                        j’ai déjà payé une certaine somme pour d’autres qui
                        n’avaient pas ton sourire,
                        j’ai déjà oublié le gout du bonheur, le
ciel est si peu… bleu
                        j’ai connu des dépouilles de femmes oubliées
                        par ceux auxquels elles appartenaient
souviens toi de moi criaient leurs yeux morts,
            et je m’enfuyais juste après avoir déposé ma morsure
sur leurs peaux froides, Oh Chevy Chevy, l’urgence c’est vivre
                        le reste c’est du vent, le monde et ses orgies ne m’attendent
plus, je vais devoir voler tout ça et tu devrais te décider
                                                à faire de même

Les chaines brisées gisent dans la poussière


Il te diront tous que je suis fou
            et tu devras te souvenir
                        du poids de leurs chaines
avant d’oser
                                    me juger
et sans doute devrais-tu jauger
l’arrogance de mon regard
face à tous les maux soudés à
leurs lèvres
alors peut-être
oserais-tu… m’aimer
                        moi et la liberté de mon âme
                                                folle

jeudi 22 août 2013

Dangerosité de l’attente

Je suis incapable de te dire
combien d’endroits où l’alcool
était en vente libre j’ai écumé
            à la recherche d’une vraie
étincelle qui brûlerait
            dans le vert d’une prunelle
pas plus que je ne sais le nombre
de ces verres
éclusés
            chacun d’eux
étant une vaine tentative
d’assassiner mes démons
et tous ces soirs, innombrables
combats, innombrables
défaites, jamais,
je ne trouvais un regard pour me sauver
de moi,
            et encore maintenant
aucun bruit de pas sur le perron,
aucune sonnerie de téléphone avec
            un prénom de jolie fille
qui s’affiche. Il n’y a ici que l’attente
claire et froide, la ville
semble s’être tue cette nuit et
            La solitude rend le silence dangereux

Je suis le mal aimé la la la la


J’avais très soif et sans doute
envie de me faire mal, donc j’avais
fini particulièrement
éméché à ce comptoir où la blonde
 aux yeux verts que
personne n’arrive à avoir
me fait :
-       on m’a dit de me méfier de toi,
que tu travailles dans le porno, que tu ramène toujours
tout au cul voilà le genre de truc qu’on raconte.

Moi, je connais le discours par cœur, j’ai grandement
contribué à ma légende.

-       j’aime la poésie, ceux là n’en savent rien je réponds
-       Je sais, tu me l’as déjà dit
-       Mais je tiens à affirmer que
je suis pire que ce qu’on raconte
-       je me fais mes opinions moi même.

J’avale une gorgée de vodka brûlante
tandis qu’elle m’offre un vrai sourire
 et je songe en riant que
 son vrai sourire fait partie de tout
ce qui s’enfonce bien profond dans l’anus
de tous mes détracteurs.

mardi 20 août 2013

Inutile

Tous les jours dans le miroir, affronter
            ma gueule cassée, le reflet
de mes échecs,
            celle que j’aimais a eu
raison de me quitter,
            toutes ces années, je n’ai
eu aucun avenir
            DEPUIS TOUTES CES ANNÉES
JE N’AI
            aucun avenir, je n’avais à offrir
que la diaphane promesse de l’aimer encore
            quand les années auraient étranglé
sa sublime beauté, mais lesquelles oseraient
encore
            croire aux promesses ? celles
                        qui brisent leurs serments ?
                        celles qui mentent ?
                        celles que tous on trahis ?
Quoique je sois, loin de moi, Pretty Face me calomnie,
moi je me hais de près pour mes émois
je rêve parfois d’ouvrir ma peau
pour jeter mes entrailles brûlantes aux
chiens errants, m’asseoir et les regarder
                        me dévorer, lorsque je lève
mes paupières grises la douleur sourit tandis
qu’en chantonnant doucement, l’existence
plante ses crocs autour de mon cœur, je sais qu’elle ne lâchera
 pas sa proie avant
            le dernier battement,  tant pis si
l’Amour ce soir me paraît inutile
je sais que demain j’ouvrirai les yeux en manque de
            quelque chose au gout de flammes

dimanche 18 août 2013

Magnifique

Dans ma tête
     s'est écrit un
magnifique poème
mais les mots
se sont enfuis
dans les
éthyliques
vapeurs
de ma
nuit
    d'anniversaire

samedi 17 août 2013

Poème pour la dame qui habitait en haut de la rue

J’ai posé ma main sur le bois
                                    clair
de votre cercueil,
votre maison lorsque j’étais enfant
était le point de ralliement, on venait
là, les gosses du quartier,
fumer des clopes et boire des bières
            sans que vous le deviniez
c’est dans votre voiture que je suis
parti pour la première fois
voir le bleu de la mer,
            il y avait toujours
votre sourire, votre manière
            un peu guindée
de fumer des cigarettes fines
à la menthe
on riait souvent, et souvent
le soir, je pouvais rester
regarder la télé en couleurs.
quand on se faisait prendre
car nous étions des garnements
vous n’appeliez jamais nos
            parents et nous
avons grandi ainsi
on apprenait
la vie, on était des gamins
puis des adolescents et
votre fille qui est comme ma
sœur a lu vos mots
            au dessus de votre
            cercueil, Dieu
que vous écriviez bien,
            et votre petite
fille vous a lu un magnifique adieu
écrit de sa main juvénile, vous deviez
être fière d’elle de là-haut
et nous avons tous pleuré
            un peu plus
et votre fils qui
est comme mon frère
ne pouvait
dire un mot, étranglé
par le chagrin, moi
j’étais tout au fond
à ravaler mes sanglots
vêtu d’une stupide
(inutile et incongrue)
pudeur tout en pensant
que tous ces gens ici
vous aimaient et
surtout que,
tous ces gens ici,
vous les aimiez
et pour le bleu de la mer
            le bleu de la vie
            et le bleu de votre
            sourire
je voulais vous crier un
merci, mais vous n’étiez plus
là, alors j’ai posé la main
sur le bois clair de votre cercueil
et je l’ai murmuré comme on
parle à la douceur du vent,
le vent qui emporte
                        vers le ciel les
                        âmes bleus qui s’en vont
                        loin des larmes de ceux
                                                qui restent

mardi 13 août 2013

La vague


Les cinglées me trouvent
à chaque comptoir et celle là
tente de dérober
mon verre de vodka
dans mon dos, mais
je suis agile quand
il s’agit de
prendre soin de mon alcool
et
elle me dit « embrasse moi,
je te connais, on a déjà
fait la fête ensemble »  
elle me vole un baiser
et ses lèvres ont le goût
de cendres du désamour,
elle lève sa jupe et
je vois des poils
            sous l’absence de dentelles
soudain
je me souviens
            Je l’ai connu il y a 20 ans
ou presque.
            à cette époque,
elle paraissait tellement dure,
            indestructible,
maintenant,
 ses yeux verts hallucinés
donnent
            le décompte
la folie a gagné les derniers
rounds 
et je ne suis même pas sur
            qu’elle se rende compte
qu’elle saigne de partout

            pour elle aussi

            L’existence est cette vague amère et salée qui ronge
                        la roche dont ton âme est faite
           

L’encaisseur

Ma gueule cassée
            dans le miroir porte aux nues
la trace des coups, la trace du temps
            Comme autant de combats
            je contemple
            les cicatrices au fond des yeux
la folie sourit tandis qu’elle noie mon regard
En dedans
            le chien fou hurle et se débat
de mes dents jaunies ronger la laisse
j’ai ce besoin de mordre
pour me croire vivant
ainsi va
            ma vie,

            le rythme appartient aux danseurs,
moi,
à peine
            un boxeur au style précaire,
je n’ai jamais su les pas de danse

                        s’il m’arrive de frapper
au corps, de toucher au cœur, je sais
            bien que je serais essoufflé en
fin de round    
            on dit que les puncheurs ne savent
pas encaisser, encore debout lorsque la cloche
            retentit,
 il a bien fallu que j’apprenne

jeudi 8 août 2013

Amour mensonger


Je vivais dans cette ville, dans un autre
pays, il y avait du soleil
et des jolis filles
 et elle devait avoir 23 ans et moi 37
quand je l’ai connu et
une fois, dans ma voiture gris bleuté
j’ai sans doute voulu l’embrasser
mais elle a refusé doucement :
            « s’il n’était pas là, peut-être
que ce serait différent, mais il est là,
            et je ne veux pas le tromper »
et j’acceptai cette façon de voir
bien que ses seins paraissaient magnifiques
            et que ses yeux fussent verts
(les yeux devraient toujours être verts)
et hier nous parlons à 600 kilomètres l’un
de l’autre et elle dit :
« j’étais avec un gars depuis un an, mais
il avait déjà une copine et je ne le savais
pas, il est comme l’autre, lui aussi
avait des maitresses et une fois
de plus je suis amoureuse »

Il y a des plaies ouvertes dans chacun
de ses mots
l’amour
déchire les cœurs comme le vent
emporte les feuilles,
           désirs et espoirs
                        la solitude les étouffe, mais la solitude ne ment pas
                        cette fois encore,
                        l’amour est le mensonge

samedi 3 août 2013

La mécanique de l’inconnaissance


accoudés à ce comptoir,
            nous discutons avec
la tranquillité de deux âmes
apaisées par la chaleur
de l’alcool versé
dans l’innocence
de nos veines
et soudain, (idée saugrenue
venu d’on ne sait
            où)
je songe
que je reniflerai bien
ta petite culotte sale
au petit matin pendant
que tu prendrais une douche
brûlante mais
aussitôt je réalise que si jamais
il me venait la stupide idée de te confier
le pervers et étrange cheminement
            emprunté par ma réflexion
            intérieure
            il y a peu de chances
que tu acceptes de me laisser approcher
ladite
petite culotte,
aussi,
(nulle tentative
            de tricherie, juste
une autre vérité)
je te lance        
que j’aime la poésie,
           
et toi
            comme bien d’autres
            aux jolis regards
            l’ont fait
            auparavant,
            tu laisses éclater
un rire
incrédule

et voilà comment
et pourquoi
je fais semblant
            d’aimer bien des rires

vendredi 2 août 2013

Le désamoureux

Quatre heures du matin,
je lis quelques lignes de poésie
            je voudrais oublier
            que trop de femmes m’ont
            dit non et que d’autres
            ont aimé la fuite
            maintenant je ne peux
            en aimer une seule

en aimer une reviendrai
            à passer mes heures
et mes nuits à me demander
            avec qui elle est
            et ce qu’elle fait
            et où
            et comment
            elle le fait
et je finirais par hurler

aimer c’est entendre
            le bruit de la mitrailleuse
avec la certitude que toutes
les balles seront pour d’autres
            moi, je suis certain
qu’une balle finit toujours
par se perdre
dans le mauvais
            cœur

le mien
            en l’occurrence