jeudi 31 janvier 2013

Elles savent toujours ce qu’elles veulent et quand elles prennent la parole on se sent comme abandonné seul en plein milieu d’un defilé de mode engoncé dans un costume qui craquerait aux coutures avec des manches trop courtes


Elle bosse dix heures par jour et n’a besoin
de personne pour aller là où elle désire,
Elle est toujours gentille avec moi et ne
râle que quand je prends trop de poids,
Un peu après Noël, elle me dit que son mec
Travaille trop et qu’elle ne le voit jamais
Et je lui conseille en plaisantant d’épouser un
fonctionnaire
Mais elle trouve que ça ne gagne pas
assez
un
fonctionnaire
Alors je fais :
            Tu es train de m’expliquer que la
Femme n’est pas vénale ?
            Écoute Vince, faut-être honnête, non ?
Et je n’ai rien à ajouter
et un mois plus tard, elle
m’annonce qu’elle est célibataire et
je la prend dans mes bras pour la consoler
car c’est une amie mais
elle n’est
pas triste, c’est elle qui l’a envoyé bouler
et il est en larmes et elle veut se faire
tatouer alors je lui file l’adresse du gars
qui a pose le dessin sur ma poitrine et
elle me demande si j’accepterais de
            l’accompagner pour lui tenir
la main
-       en plus tu verras mon cul !
et je trouve l’argument séduisant, elle est trés
belle et aujourd’hui
elle m’appelle et me dit prends moi un rendez-vous
avec lui s’il te plait
et pour faire mes photos tu as vu ? je veux quelque
chose de plus trash que prévu, je t’expliquerai !
et je passe quelques
coups de téléphone pour arranger tout
ça
tout en me répétant que nous ne sommes pas prêt
d’obtenir cette putain d’égalité, nous
les hommes

Nepenthes n°6

J'ai aussi la chance d'apparaitre au milieu de plein de beau monde dans la revue Népenthès numéro 6

Au sommaire :
Première de couverture → Cécile Ambert.
Haut le Verbe → Jean-Marc Gougeon, Jean Gualbert, Paul Jullien, Valérie Maltais, Richard Mesplède, Julien Noël, Marie Prétot, Francis Sicard : pages 7 à 44
James Ensor → page 45
Paraphe (1) → Annie Van de Vyver : page 46
Paraphe (2) → Aymeric Brun : page 54
Paraphe (3) → Guillaume Decourt : page 60
Paraphe (4) → Fabrice Farre : page 68
Accent (1) → Tom Rambault : page 76
Paraphes (5) → Samuel Dudouit : page 80
Annie Van de Vyver → pages 88,89
Signet (1) → Alexandra Bouge : page 90
Signet (2) → Philippe Jaffeux : page 102
Jean-Michel Lherbier → page 117
Paraphe (6) → Vincent : page 118
Jack Kerouac / Robert Frank → page 133
Paraphe (7) → Olivier Le Lohé : page 134
Paraphe (8) → Saïd Nourine : page 142
Signet (3) → Gaëtan Sortet : page 146
Jean-Michel Lherbier → page 153
Accent (2) → Guillaume Siaudeau : page 154
Jean-Michel Lherbier → page 157
Signet (4) → Florian Tomasini : page 158
Carnaval (3) → Jonathan Bougard & Jean-Luc Coudray : page 166
Signature (1) → Jean-Paul Gavard-Perret : page 172
Signature (2) → Cécile Ambert : page 176
Signature (3) → Louise Skira : page 178
Petits films en prose → Jacques Sicard : page 188
Nouvelles : Lionel Fondeville, Thierry Radière, Julien Mart, Françoise Breton, Isabelle Guilloteau & Christophe Esnault, Raymond Penblanc, Catherine Breton, Jean-Luc Coudray : pages 200 à 285
Accent (3) → Odile Gattini : page 286
Accent (4) → Serge Muscat : page 294
Luca → Yannick Torlini : page 301
Cahier Artaud (pages 315 à 403) : Auteurs > Annie Van de Vyver, Jean-Paul Gavard-Perret, Samuel Dudouit, François Friant, Florian Tomasini, Sanda Voïca, Laura Vazquez, Françoise Breton, Chris G., Marianne, Yannick Torlini, Christophe Esnault, Antonin Artaud.
Illustrateurs > Annie Van de Vyver, Fabrice Farre, Clara de Asis, Cécile Ambert, Henri Cachau, Bernard J. Lherbier, Dorianne Wotton, Kamel Rachedi.

Plus de renseignements ICI

Je t’ai aimé mon amour, mais j’ai oublié ton prénom


Un peu d’amour
C’est tout ce qui nous manque
Sur la fin
Quand tombe le Rideau
Quand tes poumons te trahissent
Que le Cœur ne bat plus aussi régulièrement
C est tout ce qu’il nous faudrait pour
Sourire
Face à la mort avec peut-être la certitude
Que rien ne se finit, que tout se recommence
je sais bien que nos mains ne se
tiendront plus, et j’ai besoin d’être sur
qu’il y aura un autre visage, un autre corps
il y a en moi, ce besoin sourd de lécher des seins
de mordre une peau, mais rien ne sonne
à ma porte
j’ai trahi ce que j’étais il y a bien longtemps
comme si chacun de mes pas ne menait
nulle part, comme si chacun de
mes regards n’embrassait que le vide,
je serre a nouveau le poing et le feu
brule mes tripes tandis que je ronge la laisse
viendra l’heure du voyage et je partirai
en pleurant comme tous les lâches, ceux
qui ne se battent jamais assez fort et ne le
comprenne que trop tard,
je t’ai aimé mon amour, mais j’ai oublié
ton prénom

mercredi 30 janvier 2013

Faut-il donc saigner pour écrire juste ?


Une nuit de décembre
dans une chambre d’hôtel j’ai dit
à une brune aux yeux verts
Allons baiser et elle a souri
Elle voulait qu’il en soit ainsi
Après elle a demandé si je viendrais
La voir à Budapest pour le premier
De l’an et je savais que
Je n’irais pas, je fuyais l’amour comme
Je respirais
Et maintenant bien des années après
                        Juste retour de flammes
l’amour
me fuit, j’ai tant de mal à
respirer, la jeune à la  bouche brûlante
semblait me
Vouloir comme on veut la lumière
Tu as des soirées de libres ? tu les passeras
Avec moi ? a-t-elle demandé assise à
Califourchon sur moi, mais son prénom
a cessé de s’afficher sur l’écran de mon
téléphone et je sens la rage d’écrire qui
me reprend comme un besoin de renifler
les culottes sales d’une jolie fille trop soignée,
regarde ce que j’ai fait de moi,
l’envie de
mort n’est jamais loin, son visage est pâle
et elle ne sourit jamais, tout ce qui me pousse
en dessous, c’est la solitude, tout ce qui me pousse
à bout
ce sont ces désirs
- inassouvis-
      et je suis seul, je n’ai rien prouvé
mais j’ai quand même tout cassé, de mon Coeur
à mon âme, de ma vie à tous mes échecs, j’ai
laissé courir la lame du rasoir le long de mes
veines bleues

j’aimais quand je fumais et que je savais encore dire des mots d’amour

Dans un miroir décrépit, à la nuit tombée,
je regarde
ces yeux verts qui jadis domptaient
un soleil
cette gueule cassée que je déteste
 (comme si ce visage
Était le mien, Dieu s’est vengé avant
même que je ne commence à le haïr
pour tout ce que je ne comprends pas),
et je songe que cette fille s’est barrée
avec ma paire de couilles pour s’en
faire un porte-clefs et de là, je revois
toutes les manières que j’ai de me faire
mal
de
m’humilier
de me pousser dans le mur jusqu’à
scarifier mon
âme, et d’autres
soirs, je me sens fort et intouchable et
je voudrais la revoir et lui soutirer
des aveux,
 salut, finalement tu n’as pas
gagné au change, tu as pleuré plus
que de raison et tu as su ce que c’était 
de désirer mourir, mais ce n’était
pas ce que je souhaitais pour toi
et ce serait inutile
cela est vieux, n’a plus d’importance
(je suis guéri d’elle, c’est l’amour
qui manque)
et je n’aurai rien à lui dire si
nos regards
se retrouvaient, sinon
salut ça va, quoi de neuf ?
et sans doute quelque part,
dans cette vie
ou une autre un regard vert n’attend
que moi, et ce soir, j’écris et j’ai envie
de voler
une voiture
noire et de rouler jusqu’à la mer
juste pour me prouver que mon âme
est encore libre

samedi 26 janvier 2013

mordre le creux de ton épaule et griffer ta peau jusqu’à ce que tu me supplies de continuer


Voilà, j’ai perdu la brune canon à la bouche
brulante, elle a cessé d’écrire et
perdu dans un autre monde, dans une autre
vie que la mienne, il n’y a rien pour moi,
pas d’amour
trop d’aimées, inutile d’attendre, les
dieux et les déesses en rient,
 toujours
c’est mon cœur qui finit l’aile en
flammes
avant de s’écraser
sur un sol pavé de mes bonnes intentions
et l’année démarre,
encore une fois, je me vois prendre
de mauvaises résolutions et croire
que cela me protégera
                        je devrais
me sauver de la folie, du manque d’amour,
des bouches et des corps chauds
mais hier c’était, habituel refrain,
 la vodka qui m’aidait
à rester droit dans mes bottes,
sonné, sonné, compté
debout, faut-il donc
être lâche pour se donner autant de coups
à l’âme

jeudi 24 janvier 2013

22 Janvier 2013



Je connais un homme qui n’a pour chaines que celles qu’il a accepté et je suis arrivé dans la maison blanche que cet homme a construit de ses propres mains et j’ai jeté le livre sur la commode dans l’entrée et j’ai dit c’est pour toi et il a demandé de quoi il s’agissait, c’est mon premier recueil de poésie édité j’ai répondu
et il m’a demandé de le poser sur la table pour le lire plus tard et j’ai ajouté fièrement
j’ai fait comme tu m’as appris P’pa, je suis allé là où je voulais aller et il m’a regardé
a eu un petit sourire satisfait,
et nous n’avons
pas eu besoin de plus,
nous savions

Quand la peur cesse de dominer


Elle m’envoie un message en début
de soirée
Comment veux-tu que j’oublie ta bouche ?
Maintenant il est tard et elle n’est pas là, n’est pas venue
Un autre jour peut-être, nous reverrons nous
Et je suis allé à l’entrainement de boxe thaï,
Et j’ai mal au bras et aux jambes, j’ai pris
Beaucoup de coups, je suis trop vieux
Trop gras et pas
assez doué, mais j’aime le moment
où la sonnerie annonce le début
Du round
quand la peur doit cesser de dominer
et je me dis que ce n’est pas grave
il y aura quelqu’un, une âme
libre et belle pour
me protéger de moi et du
reste du monde

Les âmes déchirées brisent leurs chaines pour se défaire de la souffrance


Je suis une mauvaise blague de la nature
Je suis petite, grosse, j’ai des lunettes
Et je n’entend plus rien à cause
D’une otite de merde dit la rousse folle qui
prétend ne pas l’être assise sur mon
canapé.

Tu as vu tes parents, ils t’ont encore
Fait
Du
Mal ? je demande

Ça va fait-elle
Donc il t’ont fait du mal
Ça va ! Ma mère va te tricoter
Un bonnet

Je ne connais pas ta mère.
Je sais. Elle va te tricoter un
Bonnet.
OK. Ils doivent croire qu’on baise
ensemble
Sans doute. Je pourrais leur dire que tu es
Monteur vidéo de films pornos ?
Oui
Cool !

Je ne sais pas pourquoi ses parents
Ne
L’aiment pas, pourquoi ils sont incapables
De voir sa lumière mais je ne sais
Pas non plus pourquoi Dieu laisse les hommes
S’entretuer, pourquoi la haine est toujours
plus facile que l’amour. Les gens ne parlent
jamais de mon second boulot de serveur.

            J’ai rendez-vous avec cette jolie
brune demain, je flippe
Pourquoi ? Tu n’as rien à perdre ?

Elle a raison, mais ça fait longtemps
Que je n’ai pas laissé quelqu’un m’approcher
De près et ce que je pourrai gagner
                                    m’effraie

dimanche 20 janvier 2013

Tes lèvres sont trop loin des miennes

Il suffit parfois de flamber, d’avoir de l’alcool
Et l’air d’en avoir rien à foutre,
Jouer, rire et être fou,
Il suffit d’une fille un peu plus mignonne que les
Autres avec ses lèvres collées aux tiennes
Pour les voir rappliquer, les faux amis et les putes
Et tout ça ne dure que le temps que tu flambes
Mais au milieu de l’obscurité il y a toujours
Une lumière,
Une soeur où un frère qui reste quand tu perds jusqu’à la
Raison, un amour prêt à te sauver de la nuit
et des flammes où tu te consumes, là
où tu sombres,

armé simplement
du sentiment d’avoir déjà
tout
perdu
rien
gagné
pour affronter
les plus malsains de
mes démons

mes pneus crissent et hurlent à chaque virage,
mes yeux et mon sourire sont dingues,
Je brûle mon carburant comme si
J’allais vivre un million de  vies,

            Arme-toi du désir fou
De me sauver et viens
J’attends tes lèvres
           

De la chair brulante entre mes mains


La petite gonzesse s’est pointée au resto
Avec ses amis,
Elle a dit : est-ce que je peux avoir le serveur en
Supplément gratuit ?
 J’ai dit : bien sur !
            (je suis le serveur)

De la chair brulante, elle a léché mes lèvres
Sucé ma langue

Elle, 25 ans, moi, 42.

J’ai demandé : tu aimes les vieux ?
Elle a répondu : oui. Je suis venue
Manger la semaine dernière et je suis de retour
ce soir juste pour toi, tu me fais craquer. J’ai peur
que demain tu aies tout oublié.

nous sommes demain, je n’ai pas dormi, je n’ai pas oublié

de la chair brulante entre ses mains,
nos lèvres collées,

J’ai fait : Dieu que tu embrasses bien,
j’aime quand  tes yeux s’illuminent
Elle a souri : j’adore tout ce que tu me fais
c'est tout ce qu'on ne me fait jamais,
j’embrasse bien ailleurs que sur la bouche

Elle est parti en disant : je t’appelle
Dans la semaine, c’était une super
Soirée, je ne fais jamais ça d’habitude
Je suis une fille sage et quelle le soit
ou pas n’aurait eu aucune importance
C’était de la magie qui courait
Sous nos peaux, je veux encore
De ça, je suis affamé de ça
 nos deux chairs
Brulantes soudées l’une à l’autre

jeudi 17 janvier 2013

les suicides revêtent différentes formes


Ils m’ont montré les cartons sur la palette,
Il fallait les ouvrir et trier les pièces,
Il y avait eu une erreur à la fabrication.
Je me suis assis et j’ai commencé.
J’allais vite, le boulot n’était pas compliqué,
De temps à autre, je levais la tête, je voyais
Ceux qui bossaient là, dans l’entrepôt.
Ils avaient signé, ils l’avaient dans le cul,
ils étaient déjà broyé par le système,
je n’étais pas comme eux, j’étais
intérimaire,
je ne rêvais pas d’une famille, d’une maison
de 60 mètres carrés à crédit, je voulais
juste être libre,
je n’avais pas à me tuer là, pourtant
c’est ce que j’ai fait, ici et ailleurs.
J’étais comme eux,
niqué trés profond, voilà la seule vérité.
Je devais bouffer et bosser restait
Encore le meilleur moyen d’acheter de
La nourriture. (Enfin, le meilleur
moyen si je voulais rester dans la légalité)
Je savais que j’aurais du faire
médecin et ne jamais aimer la poésie,
les médecins s’en sortent mieux,
ils n’oublient jamais la mort, roulent
dans de belles voitures, habitent
de belles demeures, fréquentent
de jolies femmes...
- autant de raisons valables
d’apprécier la vie
à sa juste valeur –
L’odeur de l’endroit, (essence
Et huiles grasses), s’imprégnait
Sur mes fringues, mais ce n’était
Pas grave, c’étaient de vieilles
Fringues. Je savais aussi
Qu’aucune fille ne regarderait
Celui que j’étais,
            Les filles ne demandent
            pas toujours la lune, mais
            Elles ont besoin d’un type
            Avec un avenir
Et moi, le constat était
simple,
J’avais perdu
Je n’en possédais
aucun
Il faisait froid et                      
je triais
Les pièces comme d’autres se tirent une balle
dans une salle de bains car le carrelage
se nettoie plus facilement que la moquette
            (chaque suicide à son visage)
A un moment le chef est venu vers moi.
-       Ça se passe bien ? a-t-il demandé
-       Ouaip j’ai fait, tout roule.
                        Ce n’était pas ma première
fois, je savais que dans de tels endroits
la colère était morte étouffée
dans le fracas des machines. Avec
le temps
je m’étais habitué à n’entendre personne
            hurler son désespoir